Sonntag, 14. August 2016

"Plantation Victoria"

PLANTATION  VICTORIA.

(1893 – Note a ajouter a la Biografie de Ferdinand)

Cette Plantation, ancien etablissement Jesuite, a une bonne lieue audessus de l’embouchure du fleue Cachoeira, près d’Ilheos, port de mer de la province de Bahia, fut vendue par un de ses oncles a mon frère Ferdinand, par acte du 5 Sept. 1856, pour le prix de 40 Contos & une rente viagere de 2 Contos.

Prix de faveur, puisque mon frère estimait cette plantation, de trois lieues carrées Bresiliennes de terrains & 103 noirs, alors a 80 Contos & son revenu a 10 ou 15 pour cent de ce prix. La taxe d’achat a payer au fise etait Quatre & demi Contos. Le Conto egal alors a 2000 frcs de France. 24 des Negres etaient Africains ; le reste Créoles, c-a-d nés sur la plantation. La culture se bornait au Café. Les bâtimens d’habitation & les usines assez compliquées pour secher, fermenter & travailler le café existaient, mais furent, ainsi que toute la plantation, agrandies & ameliorées par mon frère. Il eut de plus l’idée excellente, d’introduire aussi la culture du cacao, exigeant beaucoup moins de main d’œuvres & Travaux que le café, mais n’arrivant a produire que dix ou douze ans après sa plantation, terme très long pour l’impatience coloniale. C’est cette culture qui sauva le bienêtre de sa famille, lors de l’abolition foudroyante & sans dedomagement de l’esclavage. Mon Père n’approuvant pas l’emigration de mon frère, ne lui fournit pour cet achat aucun secours ; mon frère acheta en restant debiteur de tout le prix. Il avait donc a payer a la maison Jezler, qui lui avait avancé le capital d’achat, une somme annuelle d’interet a 7% de 7800 frcs. Le beaupère de mon frère se chargea de la motié de ces interêts, comme une partie de la dot de sa fille. Mon frère restait donc devoir par an 3900 frcs, plus la rente viagère de Mr May son oncle, de 2 Contos ou 6000 frcs, soit en tout 10000 frcs, de sorte, que les 10000 premiers frcs de rapport de la plantation etaient absorbés par les interêts a payer ; & le reste du revenu formait le budget de mon frère pendant les années ou il n’avait pas encor receuilli son heritage. Heritage receuilli entre 1866 & 1872.

Mon frère, apart les agrandissement de la Victoria, fonda a 12 lieues plus a l’interieur une nouvelle plantation, Salgado, a l’embouchure du Salgado dans le Cachoeira. Mais après beaucoup de peines, il dut l’abandonner, parce qu’elle ne plaisait pas a son fils Alberto, auquel il la destinait. Salgado fut echangé contre deux autres plantations a six lieues de la côte, l’une de 6000, l’autre de 2000 pieds de Cacao, plus d’autres terrains incultes.

Une de ces plantations appartient aujourdhui a Alberto & l’autre a ma sœur Elise. Les recoltes de café (…) souvent, & le cafier cesse de porter a 8 ans déjà Mieux c’ettait la cane a sucre, autant qui durait l’esclavage.

Par son epouse, Ferdinand avait de plus part au grand terrain des Sâ encor inculte d’Atalaja, ou il fit en 1876 une expedition de recolte de Piassava, qui compromit gravement la santé de son fils Alberto.

Après la mort de mon frère en 1887 la Victoria fut estimée comme suit Pour trois lieues carrées de terrain, cca 50 Kilom                                                                                                   carrés valeur de 40 Contos
Provision, bâtimens, machines - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - id 40 Contos
Valeur de 130 Noirs - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -  id 15 Contos
Total donc - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 95 Contos
Ou environ 290000 frcs de France.

Cette estimation me parait insuffisante, & faite basse, pour eviter des trop fortes taxes de succession au Fisc Bresilien. Les noirs surtout sont estimes trop bas, peut-être en vue de l’emancipation qu’on prevoiait alors, sans cependant savoir, qu’elle deviendrait aussi desastreuse, puisque les Noirs furent liberés tout a coup en 1890, sans payer un sou ni a l’etat, ni aux propriétaires. Toute la recolte de café de cette an née pourrit sur les arbres ; il y eut des cas de suicide, & de folies par desespoir de familles de planteurs. Des gens riches se trouvaienr ruinés d’un jour a l’autre, obligés de faire eux même leur cuisine & de couper leur bois etc. Tout cela au fond sans necessité, par maladresse du gouvernement.

Un esclave vigoureux se payait 2000 Frcs ; c-a-d qu’on n’en vendait guère, mais les estimait ainsi en achetant une plantation.

La Victoria ne conserva que trois ou quatre Noirs, parmi les gens de la maison & une douzaine parmi les ouvriers, & ainsi put, grâce a ses plantations anciennes & déjà en rapport de Cacao, se maintenir pendent la crise. Depuis, il est devenu possible de retrouver des ouvriers, en leur payant les journées a un franc & demi, plus la nourriture.

Au premier moment, les noirs ne voulaient pas travailler du tout, pour qui que que soit. Le gouvernement leur donnait pour rien des terrains dans les forets vierges, ou ces noirs se faisaient de petites plantations, & vivaient contens.

Une mesure par l’aquelle la Victoria sut se procurer & se maintenir des ouvriers, fut l’establissement d’une espèce de boutique pour les noirs, ou ceux-ci trouvent sans cela qu’a grande distance, a des prix chers, en ville, chez des marchands qui les trompent. Ils viennent aussi apporter a la Victoria leur cacao brut, qu’on leur achète & fait ensuite secher dans les usines de la plantation.

Apresent la plantation se borne a la culture du cacao, dont mon frère avait peu a peu planté 200.000 pieds, environ a 1600 pieds par Hectare de sol. Les trois quarts de ces arbres ont per jeunes, parce que le terrain ne leur était pas assez humide. Le reste prospère, mais ne donne, pour la même raison, que des moissons inferieures en quantité. Une plantation de dix mille pieds de cacao, que mon neveu Fernando possède a quelques lieues de Victoria, & apellé Allegria, raporte, ditil, plus de cacao que les 50000 de la Victoria, a cause du bon sol de Allegria.  Le produit brut d’un arbre de cacao en cette dernière localité, est d’environ Quatre francs par an.

Fernando acheta cette plantation d’un vieux Portugais malade pour 12000 frcs ; on lui en a depuis offert 50000 frcs, mais in ne vend pas, & veut au contraire agrandir Allegria jusqu’à 50000 pieds de cacao. Pour mesurer Allegria & poser des bornes dans la forêt vierge qui y appartient, il fallut payer 2000 frcs, ou 16% du prix d’achat.

Aussi beaucoup de propriétaires negligent ce mesurage couteux. Les limites de Victoria se perdent aussi dans des forêts vierges non mesurées.

Le cacao, une fois en rapport continue de porter pendant plusieurs generations ; on connait des plantations de 80 ans toujours florissantes. Il lui faut un climat pleinement tropique & un sol gras profand & humide. Il donne un ombre epaisse, sous l’aquelle ne pouss aucune mauvaise herbe. On n’a d’autre peine, que de couiliir pendant toute l’année les fêves murissantes peu a peu, a sarcler & creuser autour des troncs & a sècher le cacao au soleil. Les acheteurs viennent a Ilheos & jusqu’à present, la demande exède le produit & les prix montent. Aujourd’hui le cours de change Bresilien est detestable ; car pour un Milreis, qui valait autrefois trois francs, on n’obtient plus aujourdhui qu’un franc a cause du disagio des banquenotes. Mais cela ne derange pas le debit du cacao, qui se vend en or.

En 1893 le fils ainé de mon frère, vint, après 22 ans d’absence faire une tournée en Europe, qu’il avait quittee 1871 comme etudiant. Il vient chercher guerison d’un mal aux reins qui le tourmente. C’est un homme vigoureux, de 40 ans, ressemblant beaucoup a son père, causeur & un peu brodeur comme lui, gai & aimable. Après la mort de mon frère en 1887, les enfans, 4 filles & 3 fils, se partagèrent les plantations & bâtimens, mais pas la grande surface de forêts vierges de Victoria, ni la maison & magazins a Ilheos, ou Fernando est membre de la municipalité. Alberto eut pour sa part la plantation Paradiso, cidessus mentionnée. Kerubino, absent a Rio dans sa position de chef-ingenieur du grand Railway Bresilien, & les quatre sœurs, remirent la gestion de leurs parts a Fernando, qui exploitait ces parts avec la sienne & avec sa propre plantation de Allegria. Pour tous, le cacao est la culture principale, presqu’exclusive. On cultive seulement encor les maniocs & autres Alimens domestiques. Queles petires surfaces sont amodiées a des nègres, anciens esclaves.

Les nègres de la plantation ont continués, après leur liberation, de se nommer selon leur ancien maitre- donc soit Steiger soit Fernando, pour la Victoria ; & ont aussi garde la coutume en rencontrant l’ancien maitre - s’il était bien vu – de lui demander comme salut sa benedictio. « La Bença, Señhor Yoyo ! Fernando regrettait l’abolition de l’Empire, parce que la bureaucratio en était devenue encor plus oisive & venale. Il venait d’arriver, que le gardes douaniers envoyés par le gouvernement de Bahia a Ilheos, afin d’y soigner les douanes, avaient eux même commis des vols avec infraction dans les magasins des marchands & avaient été traités de coups de fusils. Ilheus va, sur le conseil de Fernando se créer une garde municipale pour se proteger.

Kerubino eut aussi une emeute de ses ouvriers a vaincre, & dut pour cela faire venir des soldats avec leurs cartouches de Rio Janeiro. Heureux que ces soldats ne fissent pas cause comune avec les mutins, grâce a l’energie & tact de Kerubino, qui dut se contenter de renvoyer les mutins, après qu’ils eussent reparés le domage qu’ils avaient fait au batimens, sans autre punition. Fernando a aussi conservé auprès des noirs son titre de Yoyo c-a-d fils ainé du maitre.

Plusieurs des parens de la mère de Fernando vivent encor en voisinage de Victoria. Aucun des trois frères ne songe a se marier. Ils ont 38, 39 & 40 ans. Des quatre sœurs, l’ainée Libussa, née 1859, mariée 1879 au capitaine de vaisseau Italien, Joan Adami, est veuve sans enfans depuis 1883, La seconde, née 1860, epousa en 1886. Don Luigi de Magalhaes-Castro, des premières familles de noblesse Portugaise & en a trois filles. Il était en 1893 absent a Rio pour y entrer dans un bon emploi de l’Etat & s’etablira sans doute a Rio. Ces 3 fillettes sont apresent encor les seules petits enfans de mon frère.

La troisième souer, Julia, souvent demandée en mariage, & encor en dernier lieu par un voisin de grande famille fort riche & influent, est maladive & refuse tous ces offres. La quatrième, née 1864 parait avoir en dernier lieu perdu son cœur pour jeune Suisse, occupé dans la maison de banque de Jezler, & appartenant a l’aristocratie (Abseulement faux ! C’est un nommé Braem de Bülach, famille ouvrière que est mort à Davos au ronde l'anno 1903 laissant un fils et une fille – Le père de Braem était un armurier… - Notice au crayon de E. de Steiger ing). C’est singulier, de voir ces sœurs se marier si tardagées de 26 a 28 ans.

Voila l’image que Fernando me fit de sa famille. Ils sont grâce a Dieu tous en bonne position, vivent en bonne intelligence & se rendent utiles chacun de son Côte.

Marienberg Juillet 1893                  Albert Steiger

 



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