Dienstag, 2. August 2016

25/04/1865 (Vater)

1865 04 25 (An meinem Vater)

(…) venir le visiter bientôt, & s’informe de mes enfans, dont il sait les jours de naissance, au moins des cinq ainés, qu’il a vus & tenu sur ses genoux lorsqu’il a passé une semaine chez moi. La Lettre était accompagnée de mon Diplôme de Chevalier Officier & de l’Ordre & du Décret du Ministère des affaires étrangères relatif à cette nomination. La Decoration elle même viendra par prochain Paquet. – Le procédé généreux de ce Prince m’a vivement touché, d’autant plus la tâche ardue qu’il a entreprise au Mexique doit absorber tout son temps & toute ses pensées, & qu’il est d’autant plus méritoire de s’être souvenu d’un modeste m’ais fidèle ami qu’il a connu, au fond des forêts vierges du Brésil. - Puisse-t-il être heureux dans son entreprise, ainsi que sa séduisante Epouse, dont les Mexicains eux-mêmes disait qu’elle aurait plus de pouvoir sur le peuple mexicain que 40.000 bayonettes françaises.

Si Tu n’as pas encore reçu les certificats de baptême de mes trois enfans cadets a n’est pas ma foute mais celle du Consul Suisse à Bahia qui, en général, s’est rendu coupable de tant de négligeance que tous les Suisses, in Corpore, en ont porté plainte au Conseil fédéral, demandant à la destitution du Consul & la nomination d’un autre, demande à laquelle il a été obtempéré ; esperons que le successeur sera plus ponctuel dans ses devoirs. Comme Agent Consulaire suisse, relevant imédiatement du Consul de Bahia, je me trouvais dans une position assez critique lorsqu’il fût question de faire destituer mon superieur imediat, qui, comme particulier j’estimais mais que je blâmais hautement comme employé.

Au surplus je vais me trouver en collision avec la Confédération pour avoir ôser accepter une décoration d’un Monarque étranger, quoique je fusse revêtu du charactère officiel d’Agent consulaire, & les lois réglant les attributions obligations ect. du corps consulaire défendant expressément de recevoir des décorations, pensions & titres de gouvernemens ou Princes étrangers. – Si la Confédération me considère comme la brebis galeuse du bercail, elle n’a qu’à m’espulser du nombre de ses agents diplomatiques, en quoi elle me fera grand plaisir, m’epargnant une sensible dépense en temps & en argent & des ennuis en superabondance.

Ma santé & celle de tous les miens est parfaite ; les affaires prennent aussi une bonne allure. La malheureuse guerre du Brésil avec les Républiques argentines, ses voisins au Sud, font un tort immense au commerce ; & ce seront nous autres propriétaires de bien fonds qui, en fin de compte, payeront les pots cassés.

Mes salutations bien cordiales aux Herrenschwand, oncle Benoit, oncle & tante Fritz ; j’embrasse ma mère, mes sœurs, mon beau-frère & ses enfans, & tout particulièrement mon cher Père.

Ton fils obéissant
                
          Ferdinand

Encore un malheur ! Mes superbes plantations de coton, qui me promettaient une récolte de 300 quintaux environ, ont été dévorées & anéanties par un fléau épouvantable : les chenilles qui, dans l’espace de 8 jours ont tout dévoré ne laissant que des tronçons d’un pied de long & dont elles ont rongé l’écorce jusqu’à raz de terre. – 240.000 beaux arbustes touffus, charges de fleurs & de fruits mûrs, ayant une hauteur moyenne de 12 pieds - & tout cela changé en fumier dans une semaine ! L’insècte du café mettait plus d’un an pour accomplir son œuvre de destruction ; mais cette chenille va d’un autre train. - /(…) comptes (…) Mr. May (…) Mr. Barrelet ! (…)/ Je suis tombé malades &, pour la première fois de ma vie, j’ai perdu le courage & l’esperance.


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