1865 04 25 (An meinem Vater)
(…) venir le visiter bientôt, & s’informe
de mes enfans, dont il sait les jours de naissance, au moins des cinq ainés, qu’il
a vus & tenu sur ses genoux lorsqu’il a passé une semaine chez moi. La
Lettre était accompagnée de mon Diplôme de Chevalier Officier & de l’Ordre
& du Décret du Ministère des affaires étrangères relatif à cette nomination. La
Decoration elle même viendra par prochain Paquet. – Le procédé généreux de ce Prince m’a vivement touché, d’autant plus la tâche ardue qu’il a entreprise au Mexique
doit absorber tout son temps & toute ses pensées, & qu’il est d’autant plus
méritoire de s’être souvenu d’un modeste m’ais fidèle ami qu’il a connu, au
fond des forêts vierges du Brésil. - Puisse-t-il être heureux dans son
entreprise, ainsi que sa séduisante Epouse, dont les Mexicains eux-mêmes disait
qu’elle aurait plus de pouvoir sur le peuple mexicain que 40.000 bayonettes
françaises.
Si Tu n’as pas encore reçu les certificats de
baptême de mes trois enfans cadets a n’est pas ma foute mais celle du Consul
Suisse à Bahia qui, en général, s’est rendu coupable de tant de négligeance que
tous les Suisses, in Corpore, en ont porté plainte au Conseil fédéral,
demandant à la destitution du Consul & la nomination d’un autre, demande à
laquelle il a été obtempéré ; esperons que le successeur sera plus ponctuel
dans ses devoirs. Comme Agent Consulaire suisse, relevant imédiatement du
Consul de Bahia, je me trouvais dans une position assez critique lorsqu’il fût
question de faire destituer mon superieur imediat, qui, comme particulier j’estimais
mais que je blâmais hautement comme employé.
Au surplus je vais me trouver en collision avec
la Confédération pour avoir ôser accepter une décoration d’un Monarque
étranger, quoique je fusse revêtu du charactère officiel d’Agent consulaire,
& les lois réglant les attributions obligations ect. du corps consulaire
défendant expressément de recevoir des décorations, pensions & titres de
gouvernemens ou Princes étrangers. – Si la Confédération me considère comme la
brebis galeuse du bercail, elle n’a qu’à m’espulser du nombre de ses agents
diplomatiques, en quoi elle me fera grand plaisir, m’epargnant une sensible
dépense en temps & en argent & des ennuis en superabondance.
Ma santé & celle de tous les miens est
parfaite ; les affaires prennent aussi une bonne allure. La malheureuse
guerre du Brésil avec les Républiques argentines, ses voisins au Sud, font un
tort immense au commerce ; & ce seront nous autres propriétaires de
bien fonds qui, en fin de compte, payeront les pots cassés.
Mes salutations bien cordiales aux Herrenschwand,
oncle Benoit, oncle & tante Fritz ; j’embrasse ma mère, mes sœurs, mon
beau-frère & ses enfans, & tout particulièrement mon cher Père.
Ton fils obéissant
Ferdinand
Encore un malheur ! Mes superbes
plantations de coton, qui me promettaient une récolte de 300 quintaux environ,
ont été dévorées & anéanties par un fléau épouvantable : les chenilles
qui, dans l’espace de 8 jours ont tout dévoré ne laissant que des tronçons d’un
pied de long & dont elles ont rongé l’écorce jusqu’à raz de terre. – 240.000
beaux arbustes touffus, charges de fleurs & de fruits mûrs, ayant une hauteur
moyenne de 12 pieds - & tout cela changé en fumier dans une semaine !
L’insècte du café mettait plus d’un an pour accomplir son œuvre de destruction ;
mais cette chenille va d’un autre train. - /(…) comptes (…) Mr. May (…) Mr.
Barrelet ! (…)/ Je suis tombé malades &, pour la première fois de ma
vie, j’ai perdu le courage & l’esperance.
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