Freitag, 5. August 2016

11/01/1864 (Vater)

Bahia le 11 Janvier 1864

Mon cher Père

Tu vois que je suis en deuil ; c’est de mon beau-père, mort le 20 Novembre d’une attaque apoplectique, qui lui a laissé à peine 3 jours pour terminer sa vie à l’âge de 57 ans ; il était fort, robuste & bien portant de manière à devoir vivre au moins encore 20 ans. Cela a été un rude coup pour moi, car il était mon meilleur ami dans ce pays. Quant a ma femme il est inutile de dire que cette perte l’a plongée dans une profonde désolation.

Les soins de la liquidation des affaires du défunt, dont j’ai été chargé par sa veuve & les trois enfans, m’ont forcé a faire un voyage à Bahia où je me trouve depuis le 25 Décembre, devant partir demain pour Ilhèos, à ma grande satisfaction. J’ai trouvé l’etat (…), ainsi que je m’y attendais ; mais j’ai arrangé les choses (…) & j’espere que tout ira pour le mieux.

Je t’ai écrit, si je ne me trompe, au mois de Septembre ; depuis ce temps il ne m’est arrivé rien de particulier si ce n’est la mort de mon beau-père, mon voyage à Bahia & le surcroît le besogne qui m’arrive par la gestion des affaires du défunt. – L’Archiduc Maximilien me demande un plan de la province d’Ilhèos &, comme il n’en existe aucun, il faudra que j’eu fasse un moi-même : autre surcroît de travail, sans compter mes affaires de Consulats suisse, prussien & autrichien qui m’ont donné du fil a tordre à la suite de plusieurs traités internationaux nouvellement introduits & qui trouvent des difficultés & de la mauvaise volonté de la part des autorités du pays.

Heureusement que ma santé est bonne, quoique je souffre toujours quelque peu du foie, concéquence infaillible des fièvres intermittentes du séjour prolongé dans un pays chaud & humide. Tous les miens aussi se portent parfaitement ; il n’y a que les nègres qui font exception cette année-ci & dont plusieurs sont morts.

Quant aux affaires elles vont toujours leur petit train / pas trop (…) /. L’insecte à café continue ses ravages quoique avec moins d’intensité que les années passées, de sorte que ma récolte de café sera assez bonne. Le coton que je cultive sur une grande échelle vient parfaitement & on commence déjà à en cueillir. J’ai grand besoin d’une bonne récolte (…). Heureusement que jusqu’àprésent le temps a été des plus propices à toute végétation : forte chaleur accompagnée de pluies abondantes quotidiennes – en revanche c’est un vrai temps de fièvre.

Je termine pour aujourdhui en saluant tous les parents de Berne ; j’embrasse ma mère & mes sœurs, ainsi que le beau-frère Charles ; ma femme se recommande toujours à votre affection (à tous ?). – Que Dieu vous conserve à tous la vie & la santé.

                                                                                              Ton affectioné fils Ferdinand


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